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Interview : Edma Calmet, auteure du roman Cloporte cherche prince

Propos recueillis par Anusha Rung

Photo fournie par l'auteure

Interview d'Edma Calmet, auteure du roman Cloporte cherche prince (Les Éditions Sydney Laurent, 2021, 150 p.)


Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire Cloporte cherche prince ?

J’ai vécu des événements personnels qui m’ont fortement sensibilisée au problème des violences conjugales. J’ai éprouvé le besoin d’écrire sur ce sujet, mais je voulais également que mon livre puisse être porteur d’espoir pour les femmes qui vivent cet enfer. J’ai voulu écrire ce livre comme un témoignage, tout en espérant faire comprendre à celles qui en sont victimes, qu’on peut y échapper et qu’on doit le faire.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce titre très évocateur ?

Ce titre est le fruit d’un travail d’équipe avec mon comité de lecteurs. Nous voulions donner un esprit moderne au titre, et l’une de mes lectrices a eu l’idée d’un format «petites annonces». Le mot cloporte a pour but d'intriguer le lecteur, et il est, bien sûr, une référence à la carapace de cloporte dans laquelle Marie s’enveloppe parfois, pour échapper à son destin.

Quels sujets importants à vos yeux sont abordés dans votre roman ?

Ce livre aborde le sujet des violences sexuelles faites aux enfants et le sujet des violences conjugales, sachant que les deux peuvent être liés. Les petites filles victimes de violences pendant l’enfance sont plus à risque face aux violences conjugales.

Le livre aborde aussi le sujet d’un foyer violent, sous l’angle de l’amour d’une mère pour ses enfants, de ses tiraillements, de ses errances, et de ses interrogations perpétuelles sur ce qu’elle doit ou ne doit pas faire.

Enfin, comme je l’ai évoqué plus haut, ce roman se veut un message d’espoir lucide face aux difficultés liées au fait de fuir un mari violent, afin que les victimes comprennent qu’au bout d’un tunnel empli d’obstacles, il y a la liberté, un mot dont elles ont parfois oublié le sens.

Cloporte cherche prince comporte un passage au sujet d’un voyage au Québec. Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire ce passage?

Lorsque j’ai terminé mes études, je suis partie trois semaines en voyage au Québec. J’ai adoré les paysages, j’ai adoré mes rencontres. J’y ai trouvé un esprit de liberté avec la chaleur humaine en plus. J’ai voyagé à diverses reprises aux États-Unis, j’ai aussi trouvé cette liberté. Mais la chaleur humaine, les rencontres passionnantes, je ne les ai goûtées qu’au Québec.


J’y suis retournée en plein hiver. Et je crois que ça a été mon plus bel hiver. J’ai donc voulu restituer tout cet engouement dans mon livre. J’avais, d’ailleurs, commencé l’écriture d’un roman en rentrant de mes voyages au Québec, mais je ne l’avais pas terminé. J’ai retrouvé mon manuscrit au fond d’une cave, bien des années après, et je compte m’appliquer à le finir prochainement.

Marie, le personnage principal, est une passionnée de littérature. Pouvez-vous nous parler d’un auteur ou d’une auteure que vous aimez et de son influence sur vous ?

Je suis comme Marie passionnée de littérature française du dix-neuvième siècle. Deux auteurs m’ont influencée : Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Leur influence est liée à leur capacité à transmettre les émotions de leurs personnages. Dans chacun de leurs romans, j’ai incarné le personnage. Je me suis sentie Emma Bovary et j’ai souffert pour Jeanne, l’héroïne d’Une vie. Ces lectures ont influencé mon écriture en ce sens que je cherche en permanence à transmettre l’émotion de mon personnage au lecteur.

En tant qu’écrivaine, quelle est votre ambiance de travail idéale ?

Paradoxalement mon ambiance de travail idéale est le mouvement. J’écris dans la rue, quand je marche. Les mots me viennent, les idées aussi. Alors, j’ai toujours des papiers sur moi pour noter mes idées ou mes phrases.

Cet été, j’ai pris le bateau pour aller en Corse. Nous avons embarqué très tôt, aussi je me suis autorisé un peu de repos. Lorsque je me suis réveillée, j’ai attrapé mon carnet et j’ai écrit durant deux heures. Les idées et les mots sortaient sans discontinuer. Je crois donc que le mouvement est ce qui me correspond le mieux pour écrire.

Une citation que vous aimez ?

J’en citerai deux que je lierais l’une à l’autre :

Vivre est la chose la plus rare au monde. La plupart des gens se contentent d’exister.


Pour en savoir plus sur Edma Calmet et Cloporte cherche prince, rendez-vous sur le site des Éditions Sydney Laurent.

À lire aussi : notre avis de lecture sur Cloporte cherche prince.


Résumé :

Marie est une enfant qui a tout pour être heureuse : une maison, un jardin, des parents aimants. Mais Marie va être victime des hommes, dès sa plus tendre enfance.


Commence alors sa quête du Prince charmant et sa quête de liberté pour se libérer de son bourreau.


À l’âge adulte, elle est rattrapée par son destin : la violence des hommes. Cette fois sa vie est en jeu, alors Marie doit fuir. Mais elle n’abandonnera pas pour autant sa quête.


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